Cela fait longtemps que j’avais envie d’écrire un article sur ce sujet, tant je suis sollicité sur ce genre de questionnement.

Les écoles de coaching sont nombreuses, c’est indéniable, et elles ont toutes leurs spécificités, s’y retrouver n’est pas toujours facile, aussi, je vous propose ici quelques critères de choix. Cette liste n’est pas exhaustive et ne remplacera jamais vos propres critères (que je vous invite à définir et à écrire), ni le « feeling » que vous avez eu avec les animateurs.

L’école a-t-elle une ligne de pensée marquée ?

Certaines écoles se disent issues d’un courant de pensée ou d’une approche spécifique, telles que la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), l’Analyse Transactionnelle, … Tandis que d’autres se veulent plus généralistes.

Chacune possède ses avantages :

  • Les écoles fidèles à un courant de pensée permettent d’approfondir la discipline et d’arriver plus rapidement à une pratique cohérente autour d’outils d’une même famille.
  • Les écoles plus généralistes permettent d’acquérir le meilleur de chaque discipline et de « tester » chaque courant de pensée avant, éventuellement, d’approfondir plus tard.

A vous de voir ce que vous préférez, sachant que quelque soit votre choix, l’obligatoire (d’après moi, mais pas que…) formation continue du coach vous permettra d’explorer d’autres pistes ou d’en approfondir certaines.

 

Le cursus mélange-t-il plusieurs façons de coacher (individuel, d’équipe, …) ? Quelle est le nombre d’heures proposé ?

Certaines écoles proposent un cursus initial basé uniquement sur le coaching individuel, tandis que d’autres proposent des modules intégrés de coaching d’équipe, de coaching de transition professionnelle, de coaching d’orientation scolaire, …

Je ne formulerai pas d’avis sur un choix éventuel, simplement une mise en garde : veillez à ce que le nombre d’heures de formation soit cohérent avec le catalogue proposé.

Pour information, l’ICF (International Coach Federation) demande une formation initiale de 125 heures minimum pour certifier un coach au deuxième niveau « PCC » (Professional Certified Coach).

Si l’école que vous visez propose des modules, par exemple, de coaching d’équipe, pour un volume de quelques heures, il y a là des questions à se poser sur l’approfondissement proposé.

 

Quel est le nombre de participants maximum ?

Certaines écoles organisent des promotions de plusieurs dizaines de participants (20 à 25 par exemple), tandis que d’autres choisissent de limiter à 10 ou 12 personnes. Là aussi, c’est à vous de choisir votre mode préféré. En particulier, il faudra regarder de plus près le mode d’animation concernant les grands groupes : existe-t-il des temps de travail en sous-groupes ? Combien y a-t-il d’animateurs ? En existent-ils des permanents ? Est-il organisé un « fil rouge » qui permet de garder un animateur repère tout au long de la formation ? Sur des grandes promotions, comment sont organisées les évaluations ? …

Concernant les petits groupes, existent-ils des modalités pour renouveler le « stock » de personnes à coacher ? En effet, durant votre apprentissage, vous vous coachez entre-vous ; dans les petites promotions vous retombez plus fréquemment sur les mêmes personnes à coacher. Dans ce cas, l’école organise-t-elle, par exemple, l’entrée de personnes à coacher extérieures ?

 

Quel est le nombre d’intervenants ?

Le nombre d’enseignants est-il cohérent avec la taille de la promotion ? Ce nombre permet-il de croiser les regards sur votre pratique et ainsi de vous proposer des confrontations (bienveillantes) sur votre pratique qui soient pertinentes et suffisamment riches ?

Les intervenants sont-ils suffisamment complémentaires dans leurs approches ? Leurs styles ? Et même leurs « genres » (coanimation homme-femme) ?

 

Quel est le mode pédagogique privilégié ?

Le mode d’évaluation vous donne des indications sur le mode pédagogique :

  • Les évaluations sont-elles faites sur des coaching réels et commentés ?
  • Les évaluations sont-elles réalisées à l’aide d’un mémoire ?
  • Qui réalise les évaluations ?

Encore une fois, à vous de faire votre choix : préférez-vous la théorie et êtes-vous partant(e) pour la rédaction d’un mémoire ? Préférez-vous le « live » des évaluations en bocal ? Aimez-vous les deux ?

Dans tous les cas, renseignez-vous sur les modes d’évaluation, ils en disent long sur la pédagogie de l’école.

Par exemple, autre question pertinente : comment est enseignée l’éthique du métier ? Et comment est-elle incarnée dans la pédagogie ?

 

L’école est-elle accréditée par une organisation professionnelle ?

Les écoles sont parfois (de plus en plus souvent) accréditées par une association professionnelle de coachs. En France, il en existe 3 principales : la SFCoach (française), l’EMCC (européenne) et l’ICF (internationale).

Reportez-vous aux listes fournies par ces organisations si vous souhaitez en savoir plus :

Pour l’EMCC : https://www.emccfrance.org/ecoles-coaching-france/

Pour l’ICF : https://www.coachfederation.fr/devenir-coach/formation-coaching/

L’avantage de choisir une école accréditée ? Un accès plus facile aux certifications délivrées par ces associations professionnelles.

 

L’école délivre-t-elle un diplôme RNCP ?

RNCP or not RNCP ?

Là aussi à vous de voir, sachez simplement qu’un diplôme ne suffit pas à vous déclarer coach à vie : les associations professionnelles, à juste titre, délivrent des certifications qui sont renouvelables. Concernant l’ICF, que je connais mieux, elle vous demande, tous les 3 ans, de justifier d’heures de formation continue, et d’heures de mentoring (supervision métier assurée par un mentor-coach).

Entrer dans le monde du coaching, c’est entrer dans une démarche de professionnalisation continue.

Sachez aussi que la plupart des DRH et autres prescripteurs savent maintenant ce qu’ils achètent en matière de coaching. Que ce soient dans les marchés publics ou dans les consultations d’entreprises privées, la professionnalisation du coach revient de plus en plus (heures de supervision, notamment), au-delà du caractère RNCP de la formation initiale.

 

Le financement est-il possible par CPF ou OPCO ?

Là, nous touchons le point sensible, l’argent.

La plupart des formations sont éligibles au financement entreprise (au travers de l’OPCO de votre employeur), pour peu que l’organisme soit certifié Qualiopi et que votre employeur accepte de vous financer la formation.

Il n’en est pas toujours de même pour l’égibilité au financement CPF.

Autant je comprends que le CPF soit un bon coup de pouce (attention toutefois, parfois il ne représente qu’un faible pourcentage du cout total), autant je comprendrai moins que vous refusiez une école qui vous plait sur ce seul critère, car j’ai aussi croisé des personnes déçues de leur formation parce qu’elles n’avaient fait le choix que sur le financement.

Un conseil sur ce sujet, si je peux me permettre : si vous activez en premier le caractère finançable ou non de la formation, interrogez-vous sur vos motivations profondes à suivre une formation de coaching. La question est d’importance, car le cursus dure généralement plusieurs mois…

 

Existe-t-il des écoles plus renommées que d’autres ?

Sur ce sujet, no comment, car je ferai de la publicité à certaines écoles. Tout dépend aussi de ce que l’on entend par « renommée » : s’il est prestigieux de mettre sur sa carte de visite que l’on sort de certaines écoles de coaching, il est également « sérieux » d’avoir suivi le cursus de certaines autres. En la matière, la renommée est-elle synonyme de qualité ?

Je ne ferai qu’une réponse : il existe un biais cognitif dit « des écoles prestigieuses » qui consiste à croire qu’une école est prestigieuse parce qu’elle amène ses étudiants à un niveau au sommet. Alors qu’en réalité, il a été démontré que le prestige des grandes écoles est très largement basé sur la qualité de ses étudiants. Ne confondons pas la cause et l’effet !

 

Outils ou posture ? (Merci à Alexandra Quillet pour cette contribution)

J’ajouterais un questionnement, et non des moindres : l’école forme-t-elle à des outils en même temps qu’à la posture de coach ? Former aux outils sans former à la pratique (on le voit souvent par exemple dans les formations à distance), ne permet pas à mon sens d’exercer ce métier en sécurité. Et justement, une question à se poser, de quoi j’ai besoin pour me sentir en sécurité et me lancer ensuite sur le marché du coaching ? L’école vous aide-t-elle dans la construction de votre projet, vous guide-t-elle ensuite sur une supervision, un mentoring ?

 

Voilà, quelques critères importants, d’après moi, à regarder avant de partir dans cette folle et merveilleuse aventure, et je vous invite à trouver les vôtres, les plus importants. Mais surtout, un critère très important : lors des premiers contacts avec les animateurs/trices, avez-vous ressenti leur passion du métier ?