Je rencontre beaucoup d’hommes, dans le cadre de mon métier, qui semblent désorientés quant à leur place dans la société actuelle. Être un homme, qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui ?
Ces doutes sont parfois alimentés, ou viennent s’entremêler avec des questionnements civilisationnels, posés par des courants de pensée et des partis politiques, et qui mêlent étroitement l’affirmation du masculin, l’ordre dans la société, et le sens collectif : « L’homme, c’est le cadre ! »
Parallèlement à cela, d’autres courants, appellent les hommes à suivre la voie ouverte par les femmes, celle qui ouvre l’individu à ses dimensions intérieures, à sa sensibilité, à ses émotions, à son empathie. Ce serait le remède aux dérives du système patriarcal, constatées depuis des millénaires par les femmes, et qui ont éclaté en scandales récemment. Ici, on mêle étroitement masculin et pouvoir, abus de pouvoir même.
Les tensions entre ces deux tendances, donnent lieu à des affrontements publics dans lesquels l’outrance et la généralisation peuvent prendre toute la place (accusation de wokisme, de pratiques sectaires, d’abus de pouvoir généralisés, …), …. et se répercutent sur l’individu masculin. Les convenances sociales sont remises en question, la grammaire, les normes vestimentaires, l’éducation des enfants, …
Et l’individu dans tout ça ? Comment se positionner socialement, faire vivre sa sensibilité propre sans avoir peur du jugement ou des reproches, affirmer une identité individuelle juste ? Des questions individuelles, à réponses individuelles.
Les hommes actuels sont bénis par rapport à leurs ancêtres, car ils ont l’occasion de se poser des questions (et d’y apporter des réponses) que leurs pères ne se posaient pas, ou silencieusement. Et justement, se libérer de la représentation du masculin qui nous a été transmise par nos lignées d’hommes respectives, n’est-ce pas finalement retrouver sa liberté et son libre-arbitre dans ce monde en mouvement ?
Je propose des groupes de parole d’hommes, « Entr’Hommes », car il est peu d’occasion de parler et d’affirmer sa personnalité entre pairs, sans enjeu ni compétition, et de constater que l’on peut le faire sans danger.